Comme à l’habitude, les statisticiens de la météo se sont trompés ! Les prévisions à 3 jours indiquaient un temps froid et couvert, par contre les prévisions à 24 heures étaient les bonnes : brouillard givrant ! La sortie de l’eau étant programmée, nous nous sommes donc lancés dans le convoyage de Serenus de Dives à Ouistreham vers le chantier de Nauti Plaisance. La distance est courte, mais dans le froid et le brouillard, la distance paraissait plus que suffisante.
Première difficulté, le ponton et le catway étaient recouverts d’une couche de givre, une vraie patinoire. A petites pas, nous avons regagné le pont de Serenus qui lui aussi était extrêmement glissant ! La manœuvre de désamarrage du bateau se révéla délicate pour ne pas tomber à l’eau (température de l’eau : 7°C)
Le soleil se levait et nous étions le seul bateau a quitter le port, ce qui n’a rien d’étonnant avec ses conditions météo. Mais j’étais content de le faire, prendre la mer est toujours un grand plaisir, et les messages reçus étaient encourageants…
A peine sortie du port, un brouillard plus dense venant de terre nous entoura. La visibilité était très réduite (entre 50 et 100m)
La première étape consistait à gagner la bouée d’atterrissage de Dives, cap à 348°, le vent
de Sud Est nous poussa rapidement, impeccable, nous la doublons par tribord. Ensuite cap à 278° pour regagner la bouée d’atterrissage de Ouistreham, en évitant soigneusement le banc de Mervile (bouée cardinale Nord sur la carte).
La veille radar nous informa qu’un cargo était sur notre route, il était immobile en zone d’attente, il était préférable de l’éviter ;-)
Il faisait froid, un froid piquant et humide, un vent entre 15 et 20 nœuds, des vagues courtes qui soulevaient des embruns au contact de la coque.
Dernière ligne droite, cap à 184°, nous entrons dans le chenal de Ouistreham, le brouillard
se dissipe peu à peu, le vent glacial en pleine face.
Direction le ponton d’attente de Ouistreham, le sas donnant accès au canal de Caen à la mer n’ouvrant qu’à 12h. Nous avons attendu ½ heure, et sans pouvoir se préparer un café bien chaud, la bouteille de gaz étant vide ! Un couple de plaisanciers charitable, également en attente, nous offrit une bouilloire d’eau chaude.
12h, nous sommes dans le sas, Serenus est amarré le long du quai sur les câbles en inox qui descendent du quai, les amarres coulissant dans les câbles permettent aux bateaux de monter ou de descendre lors des manœuvres de mise à niveau des hauteurs d’eau.
13h, Serenus est amarré le long du canal en attente de grutage. L’équipage a bien mérité un repas chaud.
14h30 début des opérations de grutage.
Il faut démonter le Lazy Jack (sorte de balancines qui retiennent le Lazy Bag qui permet de stocker la voile sur la bôme) Le pataras est également démonté d’un côté pour permettre le grutage.
C’est parti, les sangles commencent à craquer sous le poids de Serenus, elles sont vite remplacées par un jeu de sangles neuves !
Serenus est sorti, la coque est relativement propre, ce qui explique ces bonnes performances en mer. Un toilettage est entrepris, puis direction le garage, il est 17h !
Il restera à démonter les voiles, car le lendemain, un vent relativement fort accompagné de fortes pluies a annulé l’opération.